Par.: Richadson Louius
Master en Commerce et Relations Economiques
Internationales
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Dans une telle situation, la classe dirigeante d´ Haïti n´a pas su entreprendre
des initiatives pouvant améliorer les conditions de vie de la population, et
encore moins, présenter et défendre l'image du pays dans ses relations avec ses
pairs dans le concert des nations. Elle s´est concentrée sur la gestion de ¨crises
internes¨.
La nature a horreur du vide, dit-on. Entre-temps, ses relations avec la
République dominicaine s´accroit d'une manière disproportionnée. L'immigration
haïtienne (main-d`oeuvre, étudiants entre autres) en plein essor et une balance
commerciale entre les deux pays qui se développe épouvantablement en faveur de
la République dominicaine.
Dans un tel scénario, en République dominicaine on a créé et favorisé un
discours dans lequel Haïti est considérée comme étant un ¨fardeau¨ pour sa république
voisine au lieu de l´attribuer sa juste valeur.
Pour la République dominicaine , sa relation avec Haïti est une relation
de ¨charité ¨ justifiée par les soins de santé offerts aux Haïtiens dans ses
hôpitaux, l'aide donnée à l'occasion du tremblement de terre du 12 janvier,
notre présence dans les écoles et les universités, l´acceptation de notre main d'œuvre
dans l'agriculture , la construction et le tourisme, ect.
Cependant, la réalité est différente. Les statistiques le confirment.
Selon le Rapport sur les dépenses des étudiants étrangers en République
dominicaine publié en 2012 par la Banque centrale dominicaine 73,5 % des
étudiants universitaires étrangers sont haïtiens, ce qui représente $US 7,2 millions par
mois, une contribution millionnaire à l'économie dominicaine.
En outre, les soins de santé ne peuvent pas être une charge, surtout quand
ils sont obtenus par une communauté qui est un élément clé pour
l'économie dominicaine. Paradoxalement, les secteurs dans lesquels la main
d'œuvre haïtienne occupe 80 % : la construction, l'agriculture et le tourisme (dans
une moindre mesure ) selon le discours officiel, sont les piliers de l'économie
dominicaine.
En ce qui concerne le commerce, il ya une dure réalité, sans doute
motivée par la situation interne d'Haïti décrite ci-dessus. La partie de l´Ouest
de l´île exporte vers celle de l´Est de manière informelle et incontrôlable
tandis que les restrictions sur les produits haïtiens sur le marché dominicain
sont évidentes. Les statistiques officielles classent Haïti comme deuxième plus
grand partenaire commercial de la République dominicaine.
Mais ces réalités ne sont pas prises en compte dans l'opinion publique ni
l'ordre publique.
Bien avant l'impasse bilatérale actuelle commencée en milieu de l´année
dernière, j'ai prêché qu'une relation amicale entre les deux pays partageant
l'île nécessite inévitablement une juste valorisation réciproque des deux
parties. Il est vrai que la République dominicaine est utile à Haïti, mais pas
moins Haïti pour la République dominicaine.
Tout au long de l´étude de ma licence en Diplomatie et Relations
Internationales et maitrise en Commerce et Relations Economiques
Internationales dans des universités dominicaines j´ai profité de chaque instant
pour expliquer cette réalité. Soit á travers mes opinions dans les discussions
en classe, dans les couloirs, et parfois, j´ai même demandé aux professeurs l´opportunité pour exposer sur ce
sujet.
Sans cette prise de conscience et une valorisation réciproque adéquate le dialogue lancé le premier lundi du
mois Janvier dernier, sous la médiation de la République bolivarienne du
Venezuela, ne pourra pas permettre de résoudre les problèmes auxquels font face
les deux pays.
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